Lorsqu’il s’agit de traiter la dysbiose intestinale à l’aide de souches probiotiques, la concentration en bactéries, ainsi que la diversité des souches, sont deux éléments essentiels pour garantir l’efficacité du traitement.
L’idée que chaque gélule de probiotiques devrait contenir au moins 8 milliards de bactéries de trois souches différentes, repose sur plusieurs principes clés de la santé intestinale et du microbiote.
Pourquoi une concentration élevée de bactéries (8 milliards ou Plus) ?
Le nombre de bactéries contenues dans une dose de probiotiques est souvent exprimé en « unités formant colonies » (UFC).
Ce qui représente la quantité de bactéries vivantes capables de se reproduire.
Une concentration d’au moins 8 milliards de bactéries par gélule est souvent recommandée pour plusieurs raisons :
Compétition avec les micro-organismes pathogènes :
En cas de dysbiose intestinale, l’équilibre entre les bonnes bactéries et les micro-organismes potentiellement nuisibles (comme les levures, bactéries pathogènes, etc.), est perturbé.
Une concentration élevée de probiotiques permet aux bactéries bénéfiques de mieux concurrencer les micro-organismes indésirables dans l’intestin.
Cela favorise un rééquilibrage du microbiote.
Survivre à l’environnement gastrique :
Le passage des bactéries probiotiques dans l’estomac, expose ces micro-organismes, à des conditions acides. Conditions qui peuvent les détruire avant même qu’ils n’atteignent l’intestin.
Avoir une grande concentration de bactéries (8 milliards ou plus) permet de garantir qu’un nombre suffisant de bactéries survivent à ce passage.
Et qu’ainsi elles atteignent l’intestin en quantités suffisamment importantes pour exercer leurs effets bénéfiques.
Réensemencement et colonisation efficace :
Lorsque l’intestin a subi une altération significative de son microbiote après des traitements antibiotiques, des infections, ou en raison de troubles chroniques, il est nécessaire de réintroduire une grande quantité de bactéries bénéfiques. Elles vont « réensemencer » l’intestin et restaurer un équilibre microbien favorable.
Une dose de 8 milliards, ou plus, peut aider à compenser la perte de biodiversité microbienne.
En cas de dysbiose intestinale pourquoi un minimum trois souches de bactéries différentes ?
La diversité des souches bactériennes est tout aussi importante que la concentration, en termes d’efficacité.
Chaque souche de probiotiques a des fonctions et des effets spécifiques dans le microbiote.
L’idée de prendre au moins trois souches différentes est basée sur les points suivants :
Fonctions complémentaires des souches : différentes souches bactériennes jouent des rôles distincts dans l’intestin.
Par exemple :
o Lactobacillus : Les bactéries de cette souche produisent de l’acide lactique, qui aide à abaisser le pH de l’intestin, rendant l’environnement moins favorable aux agents pathogènes.
o Bifidobacterium : Elles sont souvent impliquées dans la digestion des fibres alimentaires et la production d’acides gras à chaîne courte.
Ces acides gras à chaine courte nourrissent les cellules de l’intestin, et aident à maintenir une bonne fonction de la barrière intestinale.
o Saccharomyces boulardii (un probiotique de levure) : Cette souche aide à combattre certaines infections et à protéger contre les diarrhées associées à l’utilisation d’antibiotiques.
En combinant plusieurs souches probiotiques, on maximise les chances de rétablir un équilibre bactérien sain, car ces souches agissent de manière complémentaire pour favoriser la santé intestinale.
- Résilience et robustesse du microbiote : Un microbiote diversifié est un microbiote résilient.
Lorsque plusieurs souches de probiotiques sont introduites simultanément, elles contribuent à augmenter la diversité microbienne intestinale, ce qui est crucial pour la robustesse du microbiote. Un microbiote diversifié peut mieux répondre aux changements alimentaires, aux infections et aux perturbations externes, réduisant ainsi le risque de rechutes de la dysbiose intestinale. - Action multi-cible : En prenant au minimum trois souches différentes, on permet une action à différents niveaux du tube digestif.
Par exemple, certaines souches comme Lactobacillus peuvent agir principalement dans l’intestin grêle, tandis que les Bifidobacterium sont plus actives dans le côlon.
Cette combinaison permet d’agir sur différentes parties de l’intestin pour une couverture optimale.
Les souches probiotiques les plus fréquemment utilisées et leurs bienfaits
Voici trois souches probiotiques couramment utilisées, souvent présentes dans les formulations de probiotiques multi-souches, et leurs bienfaits spécifiques, particulièrement en cas de dysbiose intestinale :
- Lactobacillus rhamnosus GG : Connue pour sa capacité à renforcer la barrière intestinale.
Cette souche aide à prévenir les infections gastro-intestinales.
Elle améliore l’équilibre des bactéries bénéfiques, et réduit les symptômes de la diarrhée, en particulier celle associée à la prise d’antibiotiques. - Bifidobacterium longum : Contribue à la digestion des fibres alimentaires et à la production d’acides gras à chaîne courte. Elle soutient ainsi la santé des cellules intestinales et réduit l’inflammation.
Elle joue également un rôle dans la régulation de la fonction immunitaire. - Lactobacillus acidophilus : Particulièrement efficace pour inhiber la croissance des bactéries pathogènes et des levures comme Candida albicans en produisant de l’acide lactique.
Elle soutient également la digestion du lactose et améliore la digestion globale.
L’Impact d’une prise prolongée et régulière de probiotiques multi-souches
L’un des aspects importants du traitement de la dysbiose intestinale avec des souches de probiotiques est la durée du traitement.
Pour que l’efficacité soit optimale, une prise prolongée et régulière est souvent nécessaire.
Voici pourquoi :
• Colonisation Temporaire : Les probiotiques ne colonisent souvent pas de manière permanente l’intestin. Ils doivent être pris régulièrement pour maintenir leurs effets bénéfiques, notamment en cas de déséquilibre important du microbiote.
• Effets Cumulatifs : Les bénéfices des probiotiques s’accumulent avec le temps, car ils permettent à la flore bénéfique de se réinstaller progressivement, tout en réduisant l’inflammation, et en renforçant la barrière intestinale.
Probiotiques et prébiotiques : une synergie bénéfique
Les prébiotiques, comme les fibres alimentaires, sont des substances non digestibles, qui nourrissent les bactéries bénéfiques déjà présentes dans l’intestin, ou les souches probiotiques introduites via des suppléments.
La prise simultanée de prébiotiques et de probiotiques (appelée symbiotiques) est recommandée pour optimiser les effets des probiotiques.
Les prébiotiques favorisent la croissance et l’activité des souches probiotiques, augmentant ainsi leur efficacité dans la restauration d’un microbiote sain.
Conclusion
Pour traiter efficacement une dysbiose intestinale, il est souvent recommandé que chaque gélule de probiotiques contienne au moins 8 milliards de bactéries de trois souches probiotiques différentes.
Une concentration élevée permet de maximiser les chances de survie des bactéries dans l’intestin.
Mais aussi d’assurer une colonisation efficace, tandis que la diversité des souches permet d’aborder différents aspects de la santé intestinale.
Cette approche favorise la réinstallation des bonnes bactéries, renforce la barrière intestinale, et aide à combattre les micro-organismes nuisibles.
Une prise régulière et prolongée, associée à une alimentation riche en fibres, peut offrir un soutien à long terme pour rétablir un équilibre sain du microbiote et améliorer la santé digestive globale.
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