Pourquoi j’ai voulu observer ma glycémie (et ce que j’ai découvert)
En tant que naturopathe, j’accorde une place centrale à l’observation du corps et à l’écoute fine de ses signaux. Lorsque j’ai décidé d’expérimenter un régime cétogène sur plusieurs mois, j’ai naturellement eu envie d’en suivre les effets de manière concrète et mesurable.
C’est ainsi que j’ai commencé à utiliser un capteur de glycémie en continu, curieuse de voir ce que ce petit outil allait révéler.
Mon objectif n’était pas de tout contrôler, ni de tomber dans un excès de quantification. Mais je souhaitais comprendre comment mon corps réagissait, au quotidien, dans des contextes variés : après un repas, pendant un effort, au cours de la nuit…
Ce que j’ai découvert m’a parfois surprise, parfois déroutée, souvent fascinée.
Et si cette expérience est ancrée dans un contexte très spécifique (alimentation cétogène, activité physique régulière, antécédents personnels), elle m’a surtout ouvert les yeux sur des phénomènes que nous connaissons peu, ou mal.
Car la glycémie est un indicateur bien plus riche que ce que l’on croit : elle ne parle pas uniquement de sucre ou de repas, mais aussi de stress, d’émotions, de rythme de vie.
À travers cette petite série d’articles, je souhaite partager quelques-unes de ces découvertes, non pas pour raconter une histoire personnelle, mais pour offrir des pistes de compréhension à celles et ceux qui cherchent, comme moi, à mieux dialoguer avec leur corps.
Contexte de mon expérience
Depuis plusieurs mois, je suis un régime cétogène, c’est-à-dire une alimentation très pauvre en glucides et riche en bons lipides. Ce mode alimentaire modifie profondément le métabolisme : la glycémie devient plus basse, plus stable, et l’organisme carbure davantage aux cétones qu’au glucose.
Cela rend mes observations spécifiques, mais pas moins instructives. Car au-delà du régime alimentaire, c’est notre capacité d’adaptation que ce type de suivi met en lumière.
Épisode 1 : Glycémie et activité physique : une montée … sans sucre !
Parmi les premières surprises de mon suivi glycémique, il y en a une que je n’avais pas anticipée : voir ma glycémie grimper en flèche pendant une séance de sport, alors que je n’avais rien mangé depuis plusieurs heures. Une montée fulgurante, de 100 à 174 mg/dL, en plein effort, sans la moindre prise de glucides.
Pourtant, ce phénomène est bien connu en physiologie : lorsqu’on pratique une activité physique, le corps libère certaines hormones (adrénaline, cortisol, glucagon) qui stimulent le foie à relâcher du glucose dans le sang.
C’est un mécanisme d’adaptation sain, destiné à répondre à une demande énergétique soudaine.
Ce qu’il faut comprendre :
- Ce pic n’est pas anormal, même sans alimentation préalable.
- Il peut apparaître chez tout le monde, quelle que soit le type de régime suivi.
- En régime cétogène, il est souvent plus marqué en raison d’une sensibilité accrue aux hormones de stress et de réserves de glycogène plus faibles.
Cette expérience m’a rappelé que la glycémie ne reflète pas uniquement ce que l’on mange, mais aussi ce que l’on vit, fait ou ressent.
Ce type de pic glycémique peut sembler inquiétant lorsqu’on l’observe pour la première fois. Pourtant, il n’est pas nécessairement négatif : bien souvent, la glycémie redescend rapidement après l’effort, une fois que le glucose est capté par les muscles.
Ce que j’en retiens :
- Une glycémie élevée n’est pas toujours le signe d’un « mauvais » repas.
- Une courbe parfaitement plate n’est pas forcément le graal métabolique.
- Ce qui compte, c’est la capacité d’adaptation du corps.
Dans le prochain article, je vous parlerai d’un autre phénomène silencieux mais révélateur :
les hypoglycémies nocturnes… et ce qu’elles disent de notre équilibre intérieur.
Murielle Ortmans, naturopathe, nutrithérapeute, réflexologue et praticienne en biorésonance
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